Chaque année, le 14 octobre, L’Église Orthodoxe du monde entier fête la Sainte Dévote Parascheva. Elle est célébrée particulièrement en Moldavie, car depuis plus de 370 ans ses reliques se trouvent à Iasi, étant source de bénédiction et de guérison spirituelle et physique pour tous ceux qui l’appellent en prière pour être leur intermédiaire devant le Bon Dieu.
Si la Sainte Martyre Parascheva, fêtée le 26 juillet dans le calendrier orthodoxe, est connue parmi les masses sous le nom de la Sainte Vendredi, la Mère Dévote Parascheva a été surnommée en Moldavie le « Vendredi Grand ». Comme un symbole de l’unité de l’Orthodoxie de partout, les actes faites au monde après son passage à Dieu par la Saint Dévote Parascheva prouvent que la sainteté élève du sein de ses proches l’homme qui se ressemble avec Dieu, en le transformant en lumière d’amour et union entre tous ceux qui témoignent et vivent dans la même foi. Témoignages de la considération que ancêtres avaient pour la Sainte Dévote restent les églises ayant la dédicace de la Sainte Dévote Parascheva, fondées non seulement en Moldavie, mais également en Transylvanie et Valachie.
La Sainte Dévote Parascheva a vécu pendant la première moitié du XIe siècle. La première mention en langue roumaine sur la vie de la sainte se trouve dans le Livre roumain d’apprentissage du métropolite Varlaam de Moldavie, Iasi, 1643.
Elle est née a Epivata (Selimpasa, aujourd’hui), au bord de la mer Marmara, proche de Constantinople (plus tard Istanbul), à l’époque la capitale de l’empire byzantin.
Ses parents, fidèles et gens de bonne condition, l’ont élevée dans l’amour de Dieu, en la guidant vers l’acquisition et la pratique des vertus chrétiennes. L’un de ses frères, à la fin de ses études, est devenu moine sous le nom d’Eftimie; il a été ordonné évêque, à Madite, pour l’amour de sainteté et pour sa culture exceptionnelle.
Sainte Parascheva a passé son enfance dans la maison parentale sous la protection de ses parents. On dit que, lorsqu’elle avait 10 ans, « se trouvant dans une église de la Vierge », elle a entendu lire pendant la Liturgie, la parole de l’Evangile : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renonce lui-même, qu’il prenne sa croix et me suivre (Marc, 8,34) « . L’appel du Sauveur a semé dans son âme le désir de perfection et dès ce moment-là elle a commencé faire de nombreux actes de charité. Plusieurs fois elle a offert ses vêtements aux pauvres, sans tenir compte des protestes de ses parents.
En héritant une grande fortune de ses parents, la jeune Parascheva a donné aux pauvres sa partie d’héritage et, « en quittant la beauté de ce monde », elle s’est retirée « au fond du désert ». Tout premièrement, elle s’est arrêtée à Constantinople, où elle a écouté des mots d’enseignement chez des moines et des moniales de haute vie spirituelle.
Suivant leur avis, elle a quitté la capitale, se dirigeant vers la région du Pontus, en passant par la Calcédoine (Kadiköy), où elle pria aux reliques de Sainte Eftimia. Pour cinq ans, elle est restée au monastère de la Vierge de Heracleea. De là, elle partit avec le désir de passer le reste de sa vie en Terre Sainte. Apres avoir visité Jérusalem, elle s’établit dans un monastère de nones dans le désert du Jordan, ou elle pratiqua le jeûne et s’éleva spirituellement tout comme Saint Jean Baptiste, Marie L’égyptienne et tant d’autres adeptes du désert riche en fruits de la sainteté.
Le Saint Métropolite Varlaam de Moldavie, dans sa Cazania, dit qu’alors, la Sainte ne se souciait plus « ni de linges ou de vêtements, ni de nourriture ou de repas, ni de maison ou domestiques, mais uniquement de la pureté de son âme et de la réponse du jugement à venir ».
Elle « soupirait et se languissait toujours de comment elle va s’embellir l’âme, s’unir avec l’Époux céleste, Jésus Christ, se réjouir, à la vue de son Époux, de la gloire et du plaisir heureux. Pour cela (…) ses yeux étaient perpétuellement noircis de larmes ».
Cependant, une nuit, lorsqu’elle avait 25 ans, un ange lui avait dit dans un rêve de retourner dans les lieux natals : « quitte le désert et retourne dans ton pays, car là il convient de laisser ton corps à la terre et de passer de ce monde à Dieu que tu as aimé ». Après cette vision, la sainte quitta le désert à contrecœur et regagna le monde et revint à Tarigrad (Constantinople).
Dans l’église de la Vierge de Vlaherne, elle tomba devant l’icône de la Sainte Marie et pria les larmes aux yeux : « je n’ai pas d’espoir et de protection autre que toi. Sois mon guide, soit mon soutien… Car en désert c’est toi qui as été mon aide et maintenant parce que je regagne le monde, inspire-moi jusqu’à la fin de ma vie, car je n’ai pas d’autre espoir que toi ! »
De Constantinople elle prit le chemin vers Epivata, localité où elle fut née, sans dire à personne qui elle est ou d’où elle vient. Pendant le voyage sur la mer, le bateau fut sur le point de naufrager à cause d’une tempête violente. À ce moment-là, la jeune Parascheva cria: „Kalikratei” (Bon courage!) et depuis là, selon la tradition, le rivage ou ils se sont sauvés s’appelle Kalikratea. À Epivata, continue le Métropolite Varlaam, « peine sur peine et chagrin sur chagrin elle amassait, de jeûne et de veille s’embellissait… de larmes la terre mouillait et sans cesse priait : «Mon Dieu, Jésus Chris, penche-toi vers moi de tes saints lieux; j’ai tout quitté et je t’ai suivi toute ma vie durant. Maintenant, daigne, Seigneur, de dire à ton doux ange de prendre en paix mon âme» « . Réconciliée avec soi-même, avec Dieu et avec les gens, elle rendit ainsi son âme dans la sérénité de l’Époux céleste.
Elle fut enterrée comme une étrangère, sans que personne ne sache qui était. Mais Dieu, a fait découvrir miraculeusement qui était cette étrangère. On dit qu’un marinier succomba sur un bateau et son corps fut jeté dans la mer. Les vagues l’ont emmené sur le littoral et un ermite qui y vivait avait prié quelques fidèles de l’enterrer selon la typique chrétienne. En creusant un tombeau, « ils trouvèrent le corps de la sainte non pourri et dégageant une bonne odeur ». Malgré ça, ils ont mis à côté d’elle le corps du marinier, qui était de mauvaise senteur. Mais la nuit suivante, l’un des fidèles qui avaient creusé le trou, Gheorghe sur son nom, a vu dans un rêve une impératrice assise sur un trône de lumière, entourée de foule d’anges. Un ange l’a pris par la main, l’a soulevé et lui a dit : « Gheorghe, pourquoi vous n’avez pas honoré le corps de sainte Parascheva ? Ne savez-vous pas que Dieu a aimé sa beauté et Il a voulu la glorifier sur la terre ? « . Et l’impératrice qu’il avait vue dans son rêve et qui n’était autre que Sainte Parascheva lui a ordonné d’ôter à l’instant son corps et de le poser quelque part, dans un endroit conforme.
Une croyante qui s’appelait Eftimia, a eu la même vision, dans la même manière et pendant la même nuit, et le lendemain tous les deux ont raconté à tous le fait miraculeux. Les fidèles de la région, en entendant le rêve de ces deux, ont compris que c’est un signe divin et ont ôté de la tombe le corps de la Dévote et l’ont apporté avec grande joie, « avec chandelles et encens « , en le déposant dans l’église des « Saints Apôtres » à Epivata.
Peu de temps après ces évènements, des guérisons miraculeuses se sont passées à la suite des prières dites auprès de ses saintes reliques. Les croyants d’Epivata ont bâti une église sur l’endroit où la sainte et ses parents avaient vécu.
La nouvelle sur les miracles produits à proximité des reliques s’est vite répandue en Trace et dans la Péninsule Balkanique. Il est possible que le Patriarcat Œcuménique l’ait inscrite très tôt parmi les saints.
Après sa mort et après la miraculeuse découverte de ses saintes reliques, des écrits ont été composés relatifs à sa courte vie terrestre et à la légende du transfert de ses reliques.
Selon la tradition, le plus ancien ouvrage hagiographique dédié à la sainte dévote Parascheva appartient au diacre Vasilisc, sur l’ordre du patriarche œcuménique Nicolae IVe Muzalon (1147-1151).
Une autre version de la vie a été composée par le grand patriarche Eftimie de Tarnovo, pendant la deuxième moitié du XIVe siècle, qui a utilisé, comme les autres hagiographes plus tard, le travail du diacre Vasilisc.
Le métropolite Mathias des Myres, qui a vécu au Monastère Dealu, près de Targoviste, a composé, en langue grecque, une nouvelle version de la vie (avant son ouvrage, deux biographies de la sainte datant du XIIe siècle s’étaient perdues), mais également la messe de la Sainte Dévote Parascheva, vers 1605. Quelques années plus tard, sa vie a été incluse par le Saint Métropolite Varlaam de Moldavie dans sa Cazania, imprimée a Iasi en 1643, qui a utilisé, sans doute, des manuscrits grecques et slaves, modifiés selon l’écriture du patriarche Eftimie. Une version arabe de la vie de la sainte, adaptée selon celle du Mathias des Myres a été écrite par le patriarche d’Antioche, Macarie Ibn al-Za’im, en séjour à Iasi en 1653. Ses labeurs ont été résumés aussi par le grand Métropolite Dosoftei dans son œuvre La vie et les actes des saints (4 volumes, Iasi, 1682-1686), tout comme dans d’autres Vies des saints et dans les éditions des Menaions imprimés chez nous. Parmi les étrangers qui ont examiné sa vie on peut mentionner aussi le célèbre hagiographe grecque Nicodème Hagiorite (1749-1809). Vers la fin du XIXe siècle, l’érudite évêque Melchisedec Stefanescu de Roman (1823-1892), a fait paraître un ouvrage spécial, intitulé, la Vie et les miracles de la Sainte Dévote Parascheva la Nouvelle et l’histoire de ses saintes reliques (Bucarest, 1889). Plusieurs théologiens du siècle passé ont également écrit sur la vie et ses pénitences : Pr. Gh. Păvăloiu (1935), Archim. Varahil Jitaru (1942), D. Stănescu (1938), Pr. M. Sesan (1955), Pr. Scarlat Porcescu, Pr. Prof. Mircea Păcurariu etc.
Apres avoir demeuré dans l’église « Saints Apôtres » d’Epivata pour deux siecles, avec maintes signes et miracles passés autour d’elles, à cause des évènements politiques qui ont apporté beaucoup de peines dans les pays balkaniques, les reliques de la sainte Parascheva ont été transférées en plusieurs endroits, offrant apaisement et soutien à tous ceux qui la vénéraient et l’appelaient en prière.
Entre 1185-1186, les bulgares et les valaques du sud du Danube, qui depuis deux siècles presque étaient sous la domination de l’empire Byzantin, se sont révolte sous le commandement des frères Pierre et Asan, valaques (Roumains) comme lignée, fondant un nouvel état, connu sous le nom de l’empire Valaque-bulgare, ayant la capitale à Tarnovo.
Quelques années plus tard, les chevaliers occidentaux partis pour la quatrième Croisade ont pris Constantinople, y fondant l’empire latin de Constantinople, qui dura jusqu’en 1261, conduit par empereurs venus de l’Occident.
Dans ces circonstances, les byzantins ont créé deux petits empires, l’un dans l’Asie Mineure, la capitale à Nicée, non loin de Constantinople, l’autre en Thessalie, la capitale àThessalonique. Grace aux relations d’amitié entre l’empereur Ioan Asan II de Tarnovo (1218-1241) et l’empereur de Constantinople, en 1235 ou bientôt après, les reliques de Sainte Parascheva on été transférés de Epivata à Tarnovo, la capitale de l’empire Valaque-bulgare, ville qui entre temps était devenue résidence patriarcale. Leur transfert a eu lieu le 14 octobre (selon certaines sources), au cours d’une impressionnante procession menée par le Métropolite Marcu de Preslav, accompagné par grand nombre de clergés, étant accueillis partout avec fleurs, bougies et messes par les fidèles valaques et bulgares du sud du Danube. À Tarnovo, ils ont été accueilli par l’empereur Asan II, sa mère Elena, sa femme Ana, et le patriarche de la région. Les reliques ont été déposées dans l’église de la Vierge. On dit que l’empereur avait bâti a proximité de sa résidence une église dédiée à la Sainte Parascheva.
À Tarnovo, les reliques de la sainte sont restées pour 160 ans. Probablement c’est maintenant que sa messe a été composée, entrant au Synaxaire du mois d’octobre. Pendant la deuxième moitié du XIVe siècle, le patriarche Eftimie de Tarnovo, valaque paraît-il, a écrit sa vie avec plus de détails que le diacre Vasilisc en avait donnés.
À la même époque, les turcs sont entrés en Europe. Tour à tour, ils ont conquis parties significatives de la péninsule Balkanique. En 1393, sous le commandement de Baiazid Ilderim (1389-1402), ils ont pris aussi la partie orientale de l’empire Valaque-bulgare, avec la capitale Tarnovo, et trois ans plus tard la partie occidentale aussi, de manière que cet état cessa son existence.
Dans ces circonstances dramatiques pour les chrétiens, les reliques de Sainte Parascheva ont été transférées à Vidin pour une période de cinq ans. Apres la bataille de Nicopolis de 1396, la Bulgarie devient partie de l’empire Ottoman. Les reliques de Sainte Paracheva continuent leur pérégrination. De Vidin elles arrivent à Belgrade (Serbie) en 1398, grâce à la tsarine Milita, qui les avait demandées au sultan Baiazid. Elle les a exposées dans l’église qu’elle avait fait bâtir en honneur de la sainte Parascheva, église qui a été détruite par les turcs et sur les fondations de laquelle – selon la tradition – a été édifiée l’actuelle église de la Sainte. Il y a aussi l’opinion selon laquelle la tsarine Milita a emmené les saintes reliques et les a placées dans l’église du palais (de Lazar) à Kruşevaţ. Son fils, Stefan Lazarevici, après la bataille d’Ankara (1402) a pris à son retour à Constantinople le titre de Despote. L’empereur hongrois Sigismund a offert en don à celui-ci les localités Belgrade, Matsvansk et Valievo. Il a fait transférer ainsi les reliques de Sainte Parascheva de Kruşevaţ à Belgrade. Là elles sont restées jusqu’en 1521, quand le sultan Soliman le Magnifique (1520-1566) a conquis aussi cette ville en transformant la Serbie en province ottomane. Alors, les reliques ont été demandées par le patriarche œcuménique Ieremia I (1522-1545) et le sultan accepte de les offrir à l’échange de quelques dons. Le patriarche décide qu’elles soient apportées à Constantinople, l’ancienne capitale de l’empire byzantin (conquis par les turcs en 1453, qui lui ont donné le nom d’Istanbul). En chemin vers la grande ville fondée par Constantin le Grand, les reliques de la sainte ont été exposées pour vénération çà et là pour les fidèles orthodoxes qui étaient sous domination ottomane.
Au début, elles ont été placées dans l’église « Ste Marie Pammakaristos », cathédrale patriarcale à l’époque. Après sa transformation en mosquée, les reliques ont vu aussi d’autres églises : Vlaherne (1586), „St Dimitrios” (1597) şi „St Gheorghe” de Fanar, le nouveau siège du Patriarcat œcuménique (1601).
Après 120 ans, elles ont subi le dernier transfert, cette fois-ci sur terre roumaine, en Moldavie. En 1641, après le payement intégral des dettes du Patriarcat œcuménique de Constantinople par le bien croyant voïvode Vasile Lupu de Moldavie, le patriarche Partenie I, dit le Vieux (1639-1644), de pair avec les membres du synode, ont décidé de lui offrir en signe de gratitude, les reliques de la Sainte Dévote Parascheva pour « la consécration et la bénédiction de ce pays de Bogdanie » (la Moldavie n.n.), comme en témoigne la lettre synodale: « Partenie par la grâce de Dieu Archevêque de Constantinople, la nouvelle Rome et Patriarche œcuménique (…) Pour les bienfaits et les promesses faites de sa propre volonté, a l’exhortation de Dieu, par le très éclairé et très pieux Prince, notre humilité de pair avec ce Saint Synode autour de nous (…) trouvant rien d’autre plus digne et plus honorable pour remercier le très pieux et orthodoxe en tout Prince, pour la consécration et la bénédiction de ce pays de Bogdanie, (…) que d’offrir en don les Saintes Reliques de la Sainte Dévote Mère Parascheva la Nouvelle (…) ».
Dans la bibliothèque du couvent de la Sainte Tombe de Constantinople il y a plusieurs documents relatifs au moment de l’arrivée des saintes reliques :
Le tome synodal et patriarcal susmentionné, dans lequel sont stipulées également les conditions de Vasile Lupu.
Le parchemin original de Vasile Lupu de 20 août 1641 qui mentionne les dettes du Patriarcat Œcuménique et les conditions imposées au patriarcat par le voïvode afin de pouvoir l’aider aussi à l’avenir (les hiérarques moldaves ne payent plus des dettes pour chaque fidèle au siège patriarcal, les morts indiqués par Vasile Lupu soient rappelés dans toutes les églises du Patriarcat Œcuménique etc.).
D’autres documents seigneuriaux et patriarcaux relatifs au payement des dettes du Patriarcat Œcuménique par le Prince moldave.
Selon l’historien et héraldiste Stelian Metzulescu, Vasile Lupu avait reçu la permission d’emmener les reliques du sultan Murad IVe (1622-1640). Les dons offerts par celui-là pour le déplacement des reliques à Iasi ont été reçus par le sultan Ibrahim I (1640-1648).
Le coffret avec les saintes reliques a été transporté en bateau sur la Mer Noire, accompagne par trois métropolites grecques (Joanichie d’Heraclée, Parthénios d’Adrianople et Théophane de Paleopattras). Arrivant à Galati et ensuite à Iasi, elles ont été accueillies par Vasile Lupu, le Métropolite Varlaam et les évêques de Roman et Husi, par clergé et fidèles. Le 13 juin 1641, les saintes reliques ont été déposées dans la mirifique église du monastère « Saint Trois Hiérarques », fondation du voïvode. Les reliques y ont demeuré jusqu’en 1884, lorsque ont commencé les travaux de restauration de l’édifice, sous le guidage de Lecomte de Noüy. En raison de ça, en 1888 les reliques ont été transférées dans la Salle Gothique, dans une châsse en bois couverte d’argent et avec un couvercle qu’on pouvait verrouiller. La châsse était recouverte d’une couverture en étoffe. Pendant la nuit de 26 vers 27 décembre 1888, après les Vêpres, une bougie du chandelier proche de la châsse en bois qui abritait les reliques de la sainte est restée allumée par négligence ; le bougeoir brûla et le feu s’est répandu vers le catafalque ou gisait la châsse, couvant toute la nuit et le transformant dans un tas de charbon. Le lendemain les autorités d’état et religieuses, les prêtres et les fidèles ont constaté que les saintes reliques étaient intactes. Le Métropolite Iosif Naniescu examina la chapelle en glorifiant le miracle divin. Le préfet du district d’Iasi, Leon Negruzzi, et le procureur général de la ville ont consigné dans des comptes rendus ce qui c’était passé.
D’une lettre de 7 janvier 1889 adressée a l’évêque Melchisedec Ștefănescu par l’archevêché Valerian Ștefănescu on apprend que toute la partie en bois du coffret avait brulée, les parois jusqu’aux vêtements de la sainte. Le couvercle s’est laissé sur le corps de la sainte et les flammes ont encerclé le couvercle qui a brulé, mais qui n’avait pas fondu. Le feu a endommagé aussi la partie inférieure du coffret et a atteint un petit matelas rempli de coton sur lequel reposait le corps de la sainte. On voit ce matelas abîmé dans la partie dessous jusqu’au coton qui est un peu roussi. Même si le jar avait touché les vêtements de la sainte, ceux-ci ne sentaient même pas la fumée. Les sceaux en cire de ses habits (qui provenaient de l’époque de Vasile Lupu) n’étaient pas fondus. Sorties de cendre, les saintes reliques furent mises dans la châsse en bois dans laquelle elles ont été apportées initialement de Constantinople et déposées dans l’autel de la chapelle du monastère « Trois Saints Hiérarques ». Ensuite elles furent déplacées dans la nouvelle Cathédrale métropolitaine de Iasi consacrée peu de temps avant, le 23 avril 1887.
Juste pour une courte période de temps, entre 15 mars et 27 octobre 1944, à cause de l’offensive soviétique en Moldavie, ses saintes reliques ont été transférées au monastère Ciorogarla près de Bucarest et, ultérieurement, jusqu’en 26 novembre, la même année, à la Cathédrale Patriarcale de Bucarest.
Durant la séance de 28 février 1950, le Saint Synode de l’Eglise Orthodoxe Roumaine a décidé la canonisation des plusieurs saints d’origine roumaine, tout comme la généralisation du culte des saints dont les reliques se trouvent dans notre pays. La décision fut transposée en fait au sein de grandioses festivités ecclésiastiques pendant le mois d’octobre 1955. Pour Sainte Parascheva, la généralisation de son culte s’est passée à la Cathédrale métropolitaine de Iasi, le 14octobre 1955, dans la présence de nombreux hiérarques roumains et des représentants des Eglises Orthodoxes Russe et Bulgare.
Croyant du monde entier la vénèrent en participant aux messes de 14 octobre chaque année, et ceux de Iasi et des alentours l’appellent en prière, dans les moments difficiles, sollicitant protection et support.
La Sainte Dévote Parascheva est considérée, à juste titre, la protectrice de la ville de Iasi et de la Moldavie entière, car le long des années les moldaves ont ressenti dans leur vie l’oeuvre miraculeuse de la grâce divine par l’intercession de la Dévote Parascheva, celle très obligeante.
Souvent, gens arrivent de partout pour s’agenouiller devant la châsse qui abrite les saintes reliques, pour remercier pour l’aide et la bénédiction qui brillent dans leurs vies.
La vie pure, mêlée de prière et de bonnes actions, la jeunesse qui éclaire à travers les siècles pareil à la flamme des chandelles des vierges sages sont pour nous une impulsion vers un plus de prière et de veille, à la recherche de la joie qu’apporte aux cœurs la présence de L’esprit Saint.
Symbole de la fraternité orthodoxe, Sainte Parascheva, luminaire rapprochée de la Moldavie, nous apporte dès cette première moitié du XIe siècle ou elle a vécu sur terre, quand l’Eglise était une et inséparable, l’espoir de la victoire sur les passions, sur les séparations et les chagrins terrestres, par l’amour dévote et tout-puissant du Seigneur Jésus Christ qui aime et réunit tous les gens.
La Cathédrale Métropolitaine de Iasi a été édifiée sur l’emplacement de deux autres églises plus anciennes : L’église Blanche (XVe siècle) et l’église Stratenia (XVe siècle).
L’édifice actuel doit son existence au prince Ioan Sandu Sturdza, dont le décret de 8 août 1826 a constitué l’acte de naissance de la monumentale construction, mais également à l’initiative et aux efforts du métropolite Veniamin Costachi (1803-1842), sous le régime duquel on a mis les bases de la fondation et l’on a commencé, en 1833, les travaux proprement dits.
Le style architectural de la Cathédrale est néoclassique. Elle a été bâtie selon les plans des architectes viennois Johann et Gustav Freiwald. Le travail a été de manière soutenue jusqu’en 1841, lorsque les premières difficultés occurrent relativement à la résistance de la tour, à cause de la masse de la coupole centrale, de grandes dimensions, ce qui détermina que les travaux cessent pour presque 40 ans. À la fin du siècle seulement, aux insistances du métropolite Iosif Naniescu (1875-1902), les autorités de l’état roumain ont décidé de reprendre les travaux pour finir la construction de la nouvelle Cathédrale Métropolitaine de Iasi. Ainsi, le 15 avril 1880, les plans refaits par l’architecte bucarestois Alexandru Orăscu qui avait ajouté aussi les deux rangées de pilastres massifs à l’intérieur, on remet les bases de la fondation. On renonce également à la coupole de grandes dimensions projetées au début du siècle, à sa place étant préféré un system de quatre voûtes séparées d’arcs transversaux. On doit au célèbre artiste Gheorghe Tattarescu l’impressionnante fresque intérieure, tout comme les éléments décoratifs d’influence Renaissance, qui surprend par diversité et sensibilité.
La rigueur néoclassique d’influence italienne est ressentie autant dans l’exécution des quatre scènes bibliques sur les voûtes de la nef centrale, que dans la représentation des figures des saints.
La consécration de la Cathédrale se passa dans une ambiance solennelle, dans la présence de la famille royale, le 23 avril 1887, Carol I étant aussi celui qui a doté cette cathédrale de vitraux faits à Munich, de chandeliers, lustres, chandelles en argent, vaisseaux et vêtements précieux.
Le tableau votif et les trônes impériaux se trouvent à l’église même de nos jours. L’iconostase, d’une maîtrise artistique spéciale, a été faite à Kiev, et la mosaïque extérieure à l’entrée représentant la scène de la Sainte Rencontre est l’œuvre du peintre bucarestois Gheorghe Răducanu (1929-1998).
La Cathédrale Métropolitaine de Iasi est à présent, en Roumanie, l’une des églises les plus visitées par les pèlerins, parce qu’ici se trouvent les reliques de la Sainte Dévote Parascheva et d’autres reliques de saints offertes à la Métropolie au cours des années : la Ceinture de la Mère de Dieu, St. Dévot Jean Cassien, St. Etienne, St. Dévot Athanase, St. Dévot Gherman de Alaska, St. Dévots tués au monastère St. Sava, Ste Martyre Chiriachi, Ste Grande Martyre Varvara, Ste Martyre Paraschevi, St Hiérarque Modest, St Martyr Antipa, évêque de Pergame, St Elefterie, St Hiérarque Grégoire le Théologien, St Hiérarque Epifanie, St Haralambie, St Hiérarque Jean l’aumônier, St Dionisio l’Aréopagite, St Apôtre Marcu, St Apôtre Varnava, St Apôtre Bartolomé, St Apôtre Philippe, St Grand Martyr Gheorghe, St Grand Martyr Teodor Tiron, St Grand Martyr Artemie, St Grand Martyr Mina, St Martyr Pantelimon, St Grand Martyr Teodor Stratilat, St Grand Martyr Trifon, St Martyr Armin, St Grand Martyr Jean le Nouveau, St Martyr Ermoghen, les Saints 40 Martyrs de Sevasta, les Saints Martyrs tués en Crète.
La châsse de la Sainte Dévote Parascheva
Comme la châsse initiale a été abimée par l’incendie de 1888, en 1891, à l’époque du métropolite Iosif Naniescu, a été confectionnée une nouvelle châsse, en bois de chypre et protection en argent, à l’aide de la famille Botez du district de Suceava et d’autres fidèles. À travers le temps, la châsse se détériora.
Avec la bénédiction de Son Eminence le Métropolite Théophane, le reliquaire a été examiné par une commission formée de professeurs de la Faculté de Théologie Orthodoxe „Dumitru Stăniloae” de Iaşi et d’experts du Palais de la Culture, qui ont constaté ses dégradations.
La châsse de la Sainte a été restaurée dans un atelier spécialisé de la Grèce, le bois de chypre étant renouvelé, les verrous réparés, on a intervenu aussi sur l’argent qui couvrait la chasse et les visages des saints roumains qui y étaient taillés ont été dores. La restauration de la châsse de la Sainte Dévote Parascheva a été réalisée par la contribution de plusieurs fidèles du pays et de l’étranger, qui ont donné de l’argent, or et argent.
Sur toute la période de la restauration, les reliques de la sainte ont reposé dans un coffre en bois sculpté fait dans un atelier de la région de Neamt.
La châsse qui abrite les reliques de la Sainte Dévote Parascheva, la Protectrice de la Moldavie, a été de nouveau consacrée le 16 juin 2009, par Son Eminence le Métropolite Théophane, Metropolite de Moldavie et de Bucovine, de pair avec Calinic Botoşăneanul, évêque auxiliaire de l’Archidiocèse de Iasi.