Rarement autant de personnes sont descendues dans la rue. La colonne de manifestants, en provenance de la Place d’Italie et à laquelle nous nous sommes joints, occupait toute la largeur du boulevard Montparnasse (6 bandes). Devant et derrière c’était bondé de monde au point que nous étions obligés de nous arrêter très fréquemment. A notre arrivée, le Champs de Mars était déjà plein. Pour ce qui est des manifestants de Denfert Rochereau, à 17 heures ils étaient encore bloqués sur place, et ce depuis des heures, à cause du nombre colossal de personnes.
Selon
Le Figaro, c’était la plus grande manifestation de ces 30 dernières
années. Pourtant, les chiffres avancés par la police sont de 340.000
personnes (c’est à se demander à quelle heure ils ont arrêté de
compter), alors qu’un simple calcul de la densité de personnes au mètre
carré, rapportée à la surface du boulevard occupée par les trois
colonnes de manifestants, donnerait une idée des proportions réelles.
Les organisateurs parlent d’un million de personnes. On observant la rue
remplie de manifestants et en identifiant un périmètre de cent
personnes, cela paraît irréaliste de ne le multiplier que par 340.
Le message est clair. L’initiative législative en question dérange des millions de français, peut-être plus que nous serions tentés de croire. Les slogans, scandés avec un brin d’humour et sur des airs de musique font écho à une situation dure et triste : l’engagement législatif actuel dans une voie de la décomposition de ce que nous appelons famille (composée naturellement d’une mère d’un père et des enfants), de la descendance familiale et de la procréation.
J’ai regardé les visages des manifestants autour de moi. C’était impressionnant de voir des gens venues de partout en France représenter leurs régions. C’était impressionnant de voir des parents avec leurs enfants protéger naturellement ce qu’ils vivent et ce qui leur donne une structure : la famille. C’est un message qu’ils ont livré au monde entier. J’ai vu des gens on ne peut plus normaux, beaux dans leur attitude et leur façon civilisée de dire non à une initiative législative qui frappe ce qu’ils ont de plus cher. Ils l’ont dit purement et simplement, de manière démocratique, sans aucune phobie, ils l’ont dit clairement par leur simple présence.
Ce million de personnes sorties dans la rue portaient avec eux les autres – pour certains des membres de leurs propres familles – qui, pour des raisons diverses, n’avaient pas pu venir.
