Pour moi, l’Orthodoxie …

Je viens d’un pays majoritairement orthodoxe où à chaque coin de rue trône une église, mais j’ai du me rendre sur Paris afin de rencontrer Dieu !
Baptisée orthodoxe à la naissance, j’ai grandi ‘dans l’église’ – pour me rendre compte plus tard que j’étais à la porte de l’église – avec participation à la divine liturgie le dimanche quand j’étais adolescente, souvent jusqu’au moment où on récitait le ‘Notre Père’ voire parfois juste après l’hymne des Chérubins. La communion on la prenait quatre fois par an, après les quatre carêmes, mais personnellement je ne savais pas à quoi je communiais. Je ne savais pas – on me l’avait sûrement dit, mais je n’avais pas d’oreille pour l’entendre à cette époque là. 
Avec du recul je me rends compte que j’ai toujours eu une attirance pour l’église (petit ‘e’ pour l’instant), mais je n’avais pas trouvé l’exemple qui m’inspire confiance pour que j’écoute la voix de mon cœur qui m’appelait vers quelque chose de sublime. 

Arrivée à Paris je continuais à venir tous les dimanches à la divine liturgie, mais toujours sans savoir pourquoi. Je voyais une foule de gens communier le dimanche, cependant je me contentais seulement de prendre le pain béni en pensant que j’avais accompli ma ‘mission’. Je partais après l’office sans faire la connaissance de quelqu’un et en cherchant la paix partout ailleurs qu’au plus profond de moi. 

Après quelques années de solitude et quelques épreuves personnelles, Dieu m’a ouvert les yeux et m’a fait découvrir quelque chose d’extraordinaire: un monde où je peux être telle que je le sentais, un monde où je peux – enfin – être vraie. La première chose que j’ai découverte en m’approchant un peu plus de la vie dans l’église fut la suivante: j’avais tout faux! Mon approche sur la vie, mes convictions, ma façon de penser! Il manquait l’essentiel à ma vie, il manquait Dieu! 
Quand j’ai découvert qu’il n’est pas interdit d’aller aux offices qui sont célébrés les autres jours de la semaine – les divines liturgies à 7h du matin à la lumière des cierges, les veillées de samedi soir (Vêpres et Matines), l’Onction des Malades – je ne pouvais pas être ailleurs qu’à l’église. Naturellement mon âme exaltait de joie à chaque participation aux offices, et je ne sentais aucune attraction pour être ailleurs.

Je sentais qu’avec ce rythme Dieu me rendait plus forte avec chaque jour qui passait, je me sentais enfin vivante ! Fini les réveils avec le vide dans le ventre, la prière de Jésus a remplacé tous mes peurs. Par les prières de mon père spirituel – architecte de mon âme – j’ai pu découvrir la vie que ça m’aurait plu de mener depuis toujours. 

C’est en me confessant souvent, en lisant des livres spirituels, que mon amour pour approfondir le mystère divin augmentait. Au début je ne comprenais pas grand-chose aux textes des Saints Pères, mais par Sa miséricorde Dieu a ouvert les yeux de mon intelligence. Avec chaque lecture spirituelle mon âme était inondée d’un baume inconnu et si doux! Un Dieu ami des hommes s’invitait dans ma vie, très différent de Celui que j’avais ‘connu’ auparavant, un Dieu qui ne conditionne pas, qui ne punit pas, un Dieu insaisissable et incompréhensible, le Dieu Amour ! Je me sentais tellement heureuse et en paix à ce commencement de vie en église, Dieu me comblait avec Sa Grâce !

Je me souviens que j’écrivais souvent des messages à mes amis lointains avec des propos philosophiques sur mon devenir et sur le monde, mais j’ignorais l’essentiel: que l’être humain est appelé à la plénitude. Tout d’un coup un désir encore plus fort me prit, j’ai senti une réelle envie de purifier mon âme, mes pensées, ma vie. Par le jeune, par la participation aux offices, par le retrait, par la lecture des Saints Pères, par l’amour envers les autres. J’avais déjà l’habitude de faire les carêmes (alimentaires), mais je ne savais pas que le carême n’était pas un but en soi, mais un moyen de se rapprocher de Dieu. Je ne savais pas ce que c’était la prière pour les autres – la première fois que quelqu’un m’avait parlé de cela j’ai répondu – mais comment prier pour les autres, il faut d’abord que je prie pour moi! Avec le temps la prière ne fut plus la conséquence d’un ‘il faut’ mais un acte totalement libre fait par amour pour Dieu.

Un autre aspect que j’ai découvert en France est que la prière n’est pas que demande! Prier c’est d’abord remercier, ensuite demander! Comme dans la liturgie, on commence par la bénédiction et l’action de grâce et seulement ensuite vient la demande! 

Je remercie Dieu de tout mon cœur de m’avoir donné l’innocence de me laisser porter par mon père spirituel et par mes amis de l’église, de sentir que rien n’est au dessus de Dieu, d’ouvrir continuellement les yeux de mon cœur. 

Sans vouloir prétendre être en mesure de donner des conseils, je vais terminer mon témoignage par une invitation, car personnellement ça m’aurait plu de rencontrer quelqu’un quand j’étais plus jeune et qu’on m’explique à quoi nous sommes appelés. Cherchez Dieu partout, donnez-Lui la première place dans vos vies et tout le reste suivra des plus belles dès façons!

(une paroisienne)

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